C'est - de tous côtés - cerné de secrets Mais, échappé d'une géhenne totalitaire, Que chacun a repris son chemin solitaire : Moi avec mes remords, elle avec ses regrets
Elle marche - fière - dans la clarté du jour Tandis que mon existence, nocturne, se résume À des souvenances qui s'éparpillent en brume : Ayant dit adieu à la joie ; adieu à l'amour
Et ses rêves déçus, aux miens s'assemblent Pour hanter mes nuits devenues moins belles, Les journées paraissent plus longues ; elles Se suivent, entre quatre murs, se ressemblent
Tant bien que mal - à présent - je demeure Et me satisfais d'à peine trois fois rien, Mon cœur gros s'étant perdu, loin du sien : Souvent, je suis triste et parfois, je pleure
Sans mourir vraiment, mais sans plus vivre, C'est aux fenêtres que je braque mes yeux Et apprends la patience ; mon orgueil anxieux N'obéissant qu'à l'appel de ce qui rend ivre
Et j'imagine, quand expire le mauvais vent, Deux voix qui se parlent, claires et hautes Et se jurent mordicus de : laver mes fautes, Sécher mes larmes ; comme elle le fit souvent.