Souvent, aux plis des nuages sombres, D'éphémères soleils divinement ailés Projettent aériennement leurs ombres Sur les parterres de lys constellés
Avec l'or et la nacre dans leurs sillons, C'est donc dociles à l'appel du ciel Que, là-haut, s'élèvent les papillons Comme enfantés d'un feu confidentiel
Et sans mépris pour la faune rampante, Jusqu'aux confins des jours, ils volent Avec au cœur : la volute enveloppante De l'amour cosmique ; ils batifolent
Ne craignent-ils pas la nuit opportune ? Ou bien, se savent-ils près de mourir En paix - sous un tiède clair-de-lune, Qu'ils vont et viennent sans atterrir ?
Alors ils s'éteignent heureux, je pense, De n'avoir d'autre souci que d'exister Et d'offrir à nos yeux : la récompense De les voir, bucoliquement, virevolter.