Quand ton souvenir, tel un ouatement fuligineux Pénètre -sans obstruction- mon front cartilagineux, Dénude mon ego, épuise mon Eldorado puis se retire On dirait qu'il se moque - je crois l'entendre rire
Toujours, je distingue -en rêve- ta voix qui m'appelle Et projette une image qui se réédite, se renouvelle : Tes cheveux d'ambre et tes yeux clairs, déjà partis Ainsi que tes bras, où -fictivement- je me blottis
Depuis que ton corps se sent étranger à ma chair, Le bonheur, dans la nuit se perd et fond dans l'air Offrant en sacrifice mon âme redevenue poussière, Écorchant vif mon cœur et lui ôtant la Lumière
N'étant pas l'Idéal qui t'animait, ce fou-sublime, Je crois que l'oubli tacite et la paix magnanime Tireront je ne sais quel trait sur nos vies d'avant Si, de nous-deux, quelque chose demeure vivant
C'est sans pitié qu'à l'Amour j'ai fermé ma porte, Mon inhospitalité l'aura fait fuir - peu m'importe ! Avant que de faux-espoirs nourrissent des brasiers, Je te dédie mes pleurs, mes sourires et ces baisers.