C'est un de ces soirs où tout (sombre mais splendide) Languit fiévreusement à travers les couchants ; Un soir où la Lune semble veiller, placide, L'oiseau dans son nid qui éparpille ses chants
Tranquille et serein, pareil à l'ange qui passe Glissant, d'un pas léger dans l'air confidentiel, Tout se confond, se mêle et se parle à voix basse : C'est tout le terrestre qui épouse le ciel !
D'astre en astre, du haut des sphères éternelles - Que seul l'œil initié au mystère sait voir - Pour moi (rien que moi) mille étoiles fraternelles Se dévoilent, filent, abolissent le noir
Et j'en voudrais pleurer, tant m'est enchanteresse La nuit, qui déploie ses voiles d'or scintillant Dans la paix muette, immuable, charmeresse ; Au sein du firmament de mille feux brillant !
Ô ciel doux et cher à mon âme recueillie, Dieu que ce soir est beau ; bien plus qu'un rêve bleu ! Soir de larmes d'amour et de joie rejaillie, Où (soit-il entendu) j'ai formulé un vœu.