Reflet d'une âme qui souffre d'être seule et silencieuse, Le miroir -sanglant- se brise, d'un nocturne désarroi Et puis, cède à la presque-absorption consciencieuse D'un poids bien trop lourd, pour une si frêle paroi
Et, les froids abandons ; l'oubli ; les choses nuisibles Ont la monotonie dissuasive d'une chambre déserte À l'heure où se réverbèrent mes pleurs invisibles Sur les marbrures délétères de la blessure ouverte
Alors, je cherche un sens à cette douleur journalière, Pâle effigie - que personne n'entend et qui me défie D'avoir la force d'insuffler une cadence régulière Aux sanglots longs du violon, auxquels je m'identifie
Ce lieu, où nous avons joui d'un bonheur misérable : Un jardin plein de fleurs - mais d'une espèce invasive, Il me faudra l'expurger, le rendre à nouveau respirable Puisque tout y survit, même si l'absence est corrosive
Quel déclin ! Quel pénible fardeau que l'indignité ! Le glas bourdonnant a sonné - infernalement sublime, Ces brutales laideurs qu'avaient l'orgueil et la vanité : Saura-t-elle les pardonner ? Elle qui se dit magnanime.