C'était au premier jour d'une idylle naissante ; Une œillade lancée, par le plus pur hasard Vers la fixité bleue ardoisée d'un regard, Couronnait mon front de son onde caressante
Fut-ce un présage heureux ? Le charme, s'exerçant, Tisonnait ardemment une douce étincelle ; Le Destin l'a voulu, dans son art il excelle ! Ce fut le premier soir d'un amour commençant
Des limbes insondés m'entrouvraient leurs mystères : Nudités de cœur, d'âme et de chair, ô plaisir Que mes yeux polissons s'amusaient à saisir, Jusqu'à former eux-mêmes de brûlants cratères !
Nous étions seuls au monde et nul autre que nous Ne savait ô combien une bouche charnue Transporte et accroît l'éternité contenue Dans nos bras enlacés tout autour de nos cous
Jamais, je n’ai vécu nuit plus folle, plus belle ! Comme un diadème, comme un fervent flambeau Son souvenir brille, éblouissant, clair et beau ; Malgré l'Amour parti, chaque instant me rappelle