Une âme s'éveille, nouvelle, au jour tombant Et dans la nuit qui vient, ô vision coutumière : Qu’il est beau de voir, drapés d'ombre et de lumière, Les nuages dorés se fondre au soir flambant !
Sur l'herbeux bocage, le Printemps vient d'éclore ; Et même s'il vente et qu'il pleut à verse, Avril - Mois des renaissances - a recouvert d'un fil Sa nudité, parée des splendeurs d'or de Flore
Sur les grands parterres, tout est scintillement ! Découpés en guipures et fines dentelles, Les rais lunaires deviennent des cascatelles Où l'eau s'arpège en babil et chuchillement
De partout, un parfum monte, fauve et sauvage : C'est la Vie qui jaillit, des orients aux couchants ; Ô vastes chefs-d'œuvre d'églogues et de chants ! On se croit approcher de la fin d'un veuvage.