Les remords mouillent tes joues délavées Depuis des jours et des nuits et des jours, N'en brillent que mieux tes peines ravivées : Tu m'aimes encore et je te hais toujours !
J'ai l'impression, c'est sans doute une réalité, Que, ne t'aimant plus - je deviens plus heureux, Plus philosophe et expressément moins agité Qu'au temps où tu me rendais fou amoureux
Désormais délestée des artifices qu'elle sème Et, sans que l'orgueil ait vaincu la Liberté, Mon âme déliée de l'autre part de moi-même Réapprend - sans toi - à surmonter sa fierté
Car, dans mon petit Cœur échappé de ma main, Sentiments contrariés qui se morfondent Et amours d'un soir sans veille ni lendemain Ne s'assemblent pas ; ils se confondent !
Mon cher Cœur, donc, et mon âme en deuil Ont pris leurs quartiers d'hiver - très loin, Avec ma mélancolie heureuse au fond de l'œil Et, l'oubli viendra plus tard - au besoin
Voilà qu'est rompu le fil ultime de ce lien Et, l'un sans l'autre, on existe - au final ! Gageons que l'ennemi qui te fait du bien Devienne un jour : l'ami qui me veut du mal.