Dans le miroir de la marée montante Qui tantôt s'éploie ; tantôt s'enroule, Les félicités d'une nuit commençante Se reflètent, ondulées par la houle
Au ciel, on peut voir une tête blonde, Fleurie d'un rosaire fait d'étoiles : Séléné, qui nous montre sa face ronde, Laisse sur l'eau flotter ses voiles
Et voilà le seuil noir des apothéoses Que conquiert le soir : languissamment, La lumière qui se départit des choses Fait ruisseler d'extase le firmament
Orion ; Cassiopée ; Univers grandiose ! Continûment : avec ce qu'il a de divin, Le crépuscule - plein de clarté - dépose Sur le silence nu, son grand linceul d'or fin.