Depuis qu'en moi ricanent d'ahurissants courants d'air Matérialisés - en vibrations et simulacres d'énergie Emportant aux vents contraires le génie et son éclair, Se recueille - lasse et désespérée : ma léthargie !
Les bourgeons -trop noirs- de mon âme s'attardent Dans mon hivernage, où seul un flux glacial circule En ciel de traîne, les nuages mordorés se fardent Du gris -uniformisé- de l'ennui, qu'elle m'inocule
Pour rassasier tout mon être affamé d'habitudes, Aux ténèbres protectrices, j'ai confié ma cervelle Mais, grande en complexité et tenace en incertitudes, Incommensurable, indissoluble - elle se renouvelle
Et, rythmé par quelques vaines tentatives d'aimer S'effiloche un nostalgique besoin de construire, Me voici donc, défaillant et sans ardeurs à essaimer Refoulant : velléités de créer autant que de détruire
Telle est ma léthargie : un état intermédiaire, ambigu ! Invariante, elle occulte ma vie absurde et solitaire Après tant de murs abattus, je quitte ce refuge exigu, Mes écrits -qui parfois se contredisent- vont se taire.