Voir le ciel pleurer à chaudes larmes Sa monotonie ardente et lasse, ce soir, M'ôte tout penchant à bien vouloir Trouver à l'automne : des charmes !
Dehors, il pleut des feuilles mortes Et m'arrive, au plus noir de la nuit, Nonobstant les volets clos : le bruit Du vent qui hurle et cogne aux portes
Et surgissent tout vifs, des vers célèbres Lus dans des poèmes de Baudelaire Où furent matérialisés : enfer polaire, Angoisse despotique, froides ténèbres
L'envie d'aimer m'habite, néanmoins ! Elle s'accorde au pelage noir-et-blanc De ma chatte, couchée sur le flanc, Réceptive aux caresses, aux bons soins
Je réchauffe mes doigts tremblants Sur son dos, son cou, sa petite tête, Attendant comme elle, adorable bête : Le bel Été ; ses soleils accablants
C'est ainsi chaque nuit de novembre Sitôt que, paradoxalement discret, L'hiver oniricide prépare en secret : Un grand linceul larmé pour décembre.