Mon cœur palpite encore, mais pour personne Hélas ! Et mes larmes, où trempent ses chaînes Après mille saccades, telles de longues traînes, Font comme une écharpe à la Lune, qui frissonne
Implacablement, j'ai aimé - et j'aimerai encore Mais, j'ai essuyé des peines ô combien perverses, Sans redouter qu'un jour, pour apaiser les averses J'attiserais ce feu qui, soigneusement, me dévore !
Alors, pour cacher mon trouble et me sentir aimé, Je te dédie des vers qui décrivent mon délire Dans des poèmes - que je suis le seul à lire, Et te voici, dans les brumes d'un rêve animé :
Assis, veillant nos corps endormis, un cerbère Mêle à nos nuits trop belles : ses aboiements, De même qu'à nos discordes : mes bégaiements Et, sur toute chose : ta voix qui se réverbère
Si tu te penches sur nos fleurs orphelines Tu verras, moirant le sol bourbeux des allées, Qu'un peu de mon sang coule des roses gelées Dont il ne reste, fatalement, que les épines.