Enfiévrée de souvenirs, puis de remords anciens, Revient l'aube bleue de mes narcotiques errances Et, je trouve bien sages mes délires parnassiens : Ni crépuscules opalins ; ni grises lancinances !
Aux commissures des lèvres, les effluves mercurielles Coulent -triomphantes- comme l'orage revigorant, Elles me rappellent des images - caractérielles : L'immensité abstraite d'un passé conquérant Où, peuplant mon cerveau de lubies icariennes Avec l'édenien Printemps pour unique saison, Trop loin des cimes aux trames azuréennes Je m'écrasais piètrement sur la ligne d'horizon
Mais, un trop bel ouragan - rugissant sa folie A étouffé le Feu né d'une furieuse sensibilité Qu'un long attachement, nimbé de mélancolie Pressentait : l'occulte deuil dont j'étais habité
Dès l'enfantement du Temps, engourdi et tordu J'étais ce Dieu -illusoire- qui troublait le Ciel Et, je ne sais plus rien - sauf que j'ai tout perdu ! Mes destins avortés, mes lambeaux d'arc-en-ciel N'étaient que : vertiges, subversions et craintes, Celles que j'aimais sont parties, un beau jour Dans des bras désespérés consoler leurs plaintes Et, s'épargner des chagrins -prétendus- d'amour.