Dans l'antre clair-obscuré des recueillements Où fleure le parfum mort des effeuillements, Se répète, se multiplie et s'épuise l'écho aromal Du soir, qui donne à l'homme qui dort : le mal
La mélancolie déferle, en gris ondulements Et traduit par la pensée : les accablements Qu'il tenait en lui - enfermés à double-tour Et qui, par des métamorphoses, font un détour
Et, la douleur du souvenir envahit la nuit, Sous l'astre - elle appareille et le poursuit Prenant -pour lui parler- un étrange langage, Sa voix d'outre-tombe lui porte ce message :
"Homme libre - ou qui fut supposé comme tel, Dans ton cœur glacé coule un poison mortel Qui t'enivre et t'emplit de songes lacrymaux, Tu ne peux -par toi-même- guérir de tes maux !
Si tu n'oses évoquer - par pudeur ou par fierté Ce jour où, au déshonneur ton front s'est heurté, Mieux vaut t'en remettre aux lois du repentir Pour conjurer le malheur qui refuse de partir !"
Et, l'homme alors se tenant droit - expurgé Des images ombreuses d'un passé submergé Qu'il parle d'oublier - quitte son air morose, Ouvrant une Porte qu'il croyait à jamais close.