J'ai besoin, pour m'endormir, d'entendre Celle dont les murmures viennent se poser Sur mon cœur qui devient sensiblement tendre, Blanc comme un lys et doux comme un baiser
Quand le soir mélancoliquement ennuyeux Déferle, tandis que l'abîme approche Et qu'il fait déjà noir dans mes yeux, C'est à sa voix câline que je m'accroche
Sous le voile léger de la nuit, le Temps aboli Emplit l'espace de ses ailes d'Archange, Ravive la double-flamme arrachée à l'oubli Et donne le bonheur de vivre, en échange
De ses mots, je prolonge le serpentement Jusqu'à l'aube, où la Lune un peu mélomane Capture le Jour qui transparaît lentement, Parce que cette fleur-là jamais ne se fane.