La nuit, diamantaire, déploie et glisse Sous la Lune : le velours de ses voiles, Qu'elle étire dans l'immobilité lisse Et, comme une paupière cernée d'étoiles : Le ciel, atone, frissonne et se plisse
D'arabesques cillantes aux tons argentés, La nuit, fauve, entrecroise les courbures Obscurément claires, immensément pures Et, sonne l'heure des beaux rêves bleutés
En cascade céleste, fériale, elle chemine Depuis le Monde fini jusqu'aux Immensités Puis, à la porte de nos âmes, tambourine
Avec son cadencement d'échos répétés Dans le silence, noir, mais qui flamboie : La nuit, féline, diapre l'espace et chatoie, Parcourue par des feux chaque soir fêtés
Le firmament tranquillise l'atmosphère Où Morphée, veillant sur ce rare décor Que les Oneiroi ont chargé de mystère, Damasquine ses pavots de filets d'or : L'ombre, paisible, a soumis la lumière.