J'écoute le chant pur que mêle la brise insaisissable Au vénérable Océan - et qui s'élève jusqu'aux étoiles, Laissant à l'air léger flotter les plis de mes voiles Quand, en flux incessant il se couche sur le sable
Si tout regorge de vie dans ses flancs impénétrés Et tout incarne la force dans ses vagues puissantes, Même l'abyssale lumière de ses ténèbres caressantes S'étend, il me semble, sur deux mondes enchevêtrés
Comme prise dans les mailles d'un filet matriciel, On dirait que son onde croque l'horizon rougeoyant Et veloute la Terre d'un feu encore plus chatoyant Que le galbe iridescent d'un féérique arc-en-ciel !
C'est de ses flots bleus, ces conducteurs de rêve Avec, en guise de porte-voix : les quatre vents Et au fond de ma pensée : cinq immenses continents, Qu'un murmure d'espérance se conçoit et se lève
Je retourne la Sphère pour m'incruster au paysage Et, j'entrevois au large : une fleur microscopique Suivre nonchalamment son cours jusqu'au Tropique, Guidé par ses lueurs - j'amorce un fabuleux voyage.