Dans les bras de l'aurore bleutée de septembre, Un vol dansant qui effleure et charme les roseaux Prend part aux vocalises touchantes des oiseaux : Tinte l'heure des libellules au regard d'ambre
Et le poète s'écrie, pris d'un délire innocent : "Filles de l'air, vos courtes vies d'invertébrées Que des doigts divins ont subtilement cambrées, En cantiques d'amour ne s'écrivent qu'au présent
Et pourtant, Mère-Nature qui vous a faites belles M'a mis à genoux ; mon œil ébloui voit le diadème Que vous portez au Jardin-de-lumière ! Un poème Peut abolir le Temps et vous rendre immortelles
Voyez comme je vibre en entier et frissonne Aux sons mystérieux et aux notes argentines Du concert que font vos pérégrinations mutines Plaquées d'Or vivant et de jeunesse polissonne !
Vous réjouissez le Ciel en sveltes demoiselles De vos bruissements d'ailes, jolies éphémères, Quand vos âmes pures, aériennes et légères Frôlent les étoiles - elles, quasi-éternelles."