Léa, dans la paix des rythmes endormeurs, S'adonne à de chastes et douces langueurs Parmi les ondes lascives et les bercements Du violon, qui murmure ses alanguissements Au milieu des parfums d'un bouquet de fleurs
Ce bouquet de fleurs, chose noble et belle, Possède, dirait-on, une vertu surnaturelle ! Léa le respire, puis : parle à voix basse D'amour, à un ange au balcon - qui passe, Ses ailes déployées d'une manière charnelle
Car, d'une manière charnelle, Léa se repose Et, quoique Cupidon l'ait conquise, elle ose Jouir d'une joie pure ; d'un plaisir sans fin : Dans le soir extasié, muser - seule, enfin ! Embaumée de jasmin, de lys, de lilas rose.