Onze heures du soir et quelques minutes, C'est l'instant où tu t'amuses à saisir En spirales de braises et fines volutes : Feu tempéré, douce déraison, plaisir
Ayant les Pléiades pour unique lumière, C'est d'une entêtante nuagerie musicale Que je me grise - lorsque la dernière Lueur du jour descendant s'intercale
Et c'est ainsi que s'accomplit le rêve : Je te vois en Sirène, Muse ou Madone Entourée d'anges ; en Marie ou en Ève, Qui, à son gré change le lys en belladone
Et, quand tu pares nos désordres joyeux De tes baisers rougeoyants et vermeils, Les étoiles qui luisent dans mes yeux Scintillent plus que cent-mille Soleils
Personne - à part toi - ne sait mieux Chuchoter ces mots que je ne saurais lire, À la fois pleins de sens et mystérieux : "Je t'aime et ce n'est rien de le dire" !
Qui d'autre que moi, donc, peut oser Sans jamais paraître un peu cavalier, Aux heures célestement bleues, déposer À ton cou d'angora : un collier ?