Plus personne ne vient charmer le grand salon Dont tu fus le mélodieux décor ubiquiste : Le lieu est resté vide, vacant et triste ; Jamais plus ici ne bruira ton violon !
En subsiste un écho : les notes conquérantes Toutes de feu autrefois - de glace aujourd'hui, Qu'a laissées dans l'espace le bonheur enfui En cueillaison de musique et de fleurs mourantes
Ô que tout semble éloigné de mes yeux mouillés Quand la nuit, dans son immensité glaciale, Chasse le sommeil ; quand ton âme liliale Plane sur mon corps et mon cœur agenouillés !
Nul ne le sait : la maison entière s'est tue ; Un ciel clair d'étoiles et de raffinement Certains soirs, endort la chambre enfantinement, Qui se plait à languir, de silence vêtue
Car la maison tout entière attend ton retour Et se mire au cristal pur d'un rêve grandiose : Après un baiser, ô suprême apothéose, Tu me dis tout bas des mots d'indicible amour.