Pour toi, en qui je place mes plus belles espérances
Quel est ce corbeau qui, de ses ailes sombres Retenant prisonnières tes pensées légères, Sur ton monde muet, a fait avec les ombres Un vieux tissu de larmes mensongères ?
Plutôt qu'à un solennel, mais stérile repentir Te soumettre - si cela suffit à expier tes erreurs Ne te prétends-pas heureuse, ce serait te mentir ! Affranchis ta mémoire, qui regorge de malheurs
Parce que, moi aussi, j'ai banni les fantômes De mon âme inquiète, obscurcie et confuse Entrevu les rares éclairs et les faibles atomes D'un bonheur -même imparfait- qu'on se refuse
En suivant ma conduite, tu t'aimeras davantage, Tu recevras une Bonne-Étoile pour augure Même si le Temps ravine l'ovale de ton visage Car tu auras, du Phénix, trait pour trait la figure
La Grâce te montant à l'âme, tu jouiras de la Vie Et, sans donner à ton corps un instant de repos Bénissant l'espérance et la Flamme de l'envie Tu oublieras les tourments qui te courbent le dos
Tes yeux grands ouverts sur le monde des humains S'éveilleront sur des matins prometteurs d'espoir, C'est un glorieux Destin qui te tendra les mains Jamais, tu ne craindras les déluges de ciel noir
Jetant sur ton hiver un voile plein de finesse Toujours victorieux, reviendra le doux Été, Laisse donc l'éternel Soleil embellir ta Jeunesse Et régner sur ta vie en Monarque indompté !
Trônant, de sa Grandeur et son infinie Clarté Avec ses rayons d'or, flamboyants et luisants Comme autant de joyaux possédant la majesté Il brillera sur des jardins lumineux et plaisants.