S'il existe un remède aux douleurs de l'esprit Que l'on dit muettes, qu'on résorbe par l'écrit Pour ne pas choquer l'oreille d'amers langages, J'ai traduit ma froideur stellaire en images :
N'ayant d'autre horizon qu'une ligne blanche Quand sur moi, comme une lourde avalanche, Une furia d'émotions subversives s'abattait : Le spleen automnal m'étreignait et m'habitait
C'était le règne de l'ombre, des soirs embrumés Et des débris jonchant les crépuscules parfumés, Sous les dorures ingrates d'une vie de lumières Gravées à jamais dans l'ambre de mes paupières
Et, de clartés vives en obscurités parcellées, Dans mes visions éparses de nuits constellées Je voyais un archipel - avec des îlots déserts Surgis des abîmes de l'âme enfin découverts
J'étais un marin débarqué d'un voyage paisible Guidé par les signaux d'une veilleuse invisible, Je pouvais m'endormir dans une paix profonde Frileusement blotti dans les bras d'une blonde.