Comme un astre d'or dans la nuit primitive Étouffant les pleurs du dieu qu'il incarnait, Son jeune esprit tient d'une idole fugitive : L'abstraite alchimie de l'idéal imparfait
Sans le connaître, on l'assimile au succube Errant - dévoyé - traquant ses âmes jumelles Dans des lits solitaires - où la fièvre incube, Comme en des viviers de vampires femelles
Se fourvoie-t-il en sanguines tendresses Quand l'Orbe doré, là-haut - qu'il maudit, Fait avec son nimbe : d'étranglantes caresses À la Lune - en larmes - qui s'arrondit ?
Peut-être que ses yeux d'archange révolté Voyaient en les Enfers : un empire mécréant Soumis à la seule lyre d'éternel envoûté D'un Orphée androgyne aux bras de géant
Ce Phénix de cabale régénéré par le feu Pour revivre, cicatrise ses ailes mutilées, Ignorant que les portes du Grand Néant-bleu S'ouvrent difficilement aux âmes exilées !