Recherche bouche lascive pour y déposer des baisers
C'est d'abord la suavité mutine des nuages de ouate Où je dorlote tout-bas mes rêves, sous le Dôme ondulé Puis, c'est le Philtre édulcoré d'une brise renégate Qui m'embringue, doucereuse, dans un piège acidulé
De ces lueurs nonchalantes, vers où s'élève ma pensée, Se révèle l'indistinct Mystère : dans l'extase religieuse Mon âme conçoit l'idée fuyante et brève mais, insensée Que tout soit paisible et que la quiétude soit contagieuse !
Et je tente, au couchant de la Vie, d'unir deux ivresses : L'énigme et l'étonnement fraternisent pour se confondre Dans l'orgueilleuse impudeur de lèvres enchanteresses, Hélas, elles soupirent d'ennui - au lieu de se répondre !
Vaincus ou vainqueurs, les cœurs retardataires hésitent, Sentent que couve un prochain Déluge - mieux ordonné, Bien qu'on m'aime encore et que les Muses me visitent Je me sens, tout-à-coup, plus seul - et plus abandonné
Jusqu'à la lie, je bois le calice plein d'humeurs amères, Oh, mais je ne suis pas cet Archange fou qui a rejeté : Miracles - vieux délires - vraies et grandes chimères Et toutes ces choses obsédantes, avec leur étrangeté.