Mon Amour, sagace quoique superficiel, Passe l'hiver près d'une source lointaine Aussi claire que l'onde pure d'une fontaine Où s'éparpillent tous les bleus du ciel
Ayant - tout l'Été - pleuré sa belle Néréide, Mon cœur sentimental sommeille en secret Dans le confort soyeux d'un cocon discret Qui se cristallise et que l'eau dévide
Et, seul le vent recueille ses murmures Qui montent jusqu'à lui, affectueusement Hors du gouffre infernal de l'écrasement, Les constellations lui servant d'armures
Car mon Amour vit dans l'attente heureuse Qu'à sa porte, revienne sa muse indocile Émouvoir ce cœur froidement tranquille, Sous des traits de femme sage et rieuse
Avec son luxe de lumière et d'humanité, En voile léger - son ombre sur le seuil Laissera mon Amour accomplir son deuil, Si le firmament lui prête son infinité.