C'est la Lune qui a éteint la lumière ! Portée par la Terre, la Nuit est totale Et habite mon ombre devenue prisonnière D'une religiosité sainte et sacerdotale
La mer d'espérance s'est retirée Chanter l'Amour aux vents meilleurs Et, par des voix caressantes attirée, Son eau spumescente, déjà, est ailleurs
C'est le sel de mes larmes qu'emporte Au jusant, l'onde au rythme essentiel, Sans même une étoile en faible escorte Par-delà les vantaux azurés du ciel
Et se rappelle à moi, en loisir coupable : Le souvenir d'une jeunesse orageuse Faite d'idéal perdu et deuil impalpable Rendus à la mer, sédentaire voyageuse
J'aimerais perpétuer la lutte, oui mais Un écho pré-posthume m'a répondu Que le désespoir ne coagule jamais ! Du fond de l'abîme, je l'ai entendu
Ce noir concentre en lui plus d'emprise Que les murs de silence et de pleurs Contre lesquels, crânement, je me brise Mais voilà ! Si je m'endors, je meurs.