Novembre est là qui frappe à nos portes, On aura beau tenter de revenir sur nos pas Et s'épuiser, glisser sur les feuilles mortes, L'automne est là - nous n'y échapperons pas !
Dans le ciel qui pleure de sinistres sanglots, La lune mange un coin de nuage immobile Et, le vent qui agite les feuillages pâlots Chante les douleurs du matin volubile
Un linceul nonchalant traîné par les eaux Sous les torrents écumeux du déluge Échevèle d'effroi le front des oiseaux Tranquillement sortis de leur refuge
Exposés à toute l'horreur de leur sort, Savent-ils que cette pluie jadis féconde Qui se confond au voile noir de la Mort, Apporta la Vie, aux origines du Monde ?
Dans la tempête où rien n'est surmonté, On s'abandonne aux forces destructrices Et, on se dit combien la divine volonté Doit avoir soif de sanglants sacrifices.