De buées larges, les grands reflets opalins Irisent aussi bien nos yeux que nos fenêtres : L'été, vieil ami des jardins et des êtres, Nous quitte, plein d'adieux, nous laisse orphelins
L'été défaille ; l'été se meurt ! Et l'automne Enveloppé dans ses grands voiles, l'effleurant, Repousse vers les espaces le feu mourant Devenu froid autant que marbre ; et l'on frissonne
C'est comme un demi-deuil humble et silencieux Qu'on s'apprête à vivre, environné de chloroses ; Adieu blondes chevelures, teints de roses, Robes volantées aux motifs audacieux !
Gazon frais, cieux lamés d'or, clartés dansantes : Adieu ! Courtils en fleur où maints papillons, Sans repos, fendaient l'air en légers tourbillons : Adieu ! Ces heures vont, lentes et pressantes
Éphémères gaietés de nos étés trop courts : Adieu ! Reste l'âme baudelairienne Qui va, flottant dans la langueur aérienne Des ciels - comme des couvercles - bas et lourds.