Le firmament doré ajourant mes paupières, Pour conjurer ce que le Temps réalise Dans la chambre - comme dans une église À mains jointes, j'oralise mes prières
Un peu de ce qui fut un symbole religieux Me défend de chanter l'hymne sacrificiel Et m'empêche de partir, de monter au Ciel ! Comment puis-je encore aimer ces lieux ?
Là, dans l'inanité phosphoreuse de l'air Où brasille encore : le feu-sans-chaleur Des rêves avortés - une impérissable fleur Enferma sa beauté dans un étui de chair
Des notes ailées effleurant son violon, Je ressens toujours en moi le bruissement Qui donnait une âme au divertissement Et manque, à son tour, au décor du salon
Cet hallucinant gazouillis dans l'air perdu, Je le sens mais ne l'entendrai plus jamais ! Aujourd'hui, seul m'importe désormais : De trouver le repos dans le silence rendu.