Un seul désir m'assaille et m'occupe, en tous lieux, En tous temps, de prendre la poudre d'escampette, Filer à l'anglaise - sans tambour ni trompette - Vers un havre d'airain (un pays moins pluvieux) !
Un seul désir (quand, seul de corps et d'esprit, j'erre) M'accompagne, avec de très lents gestes dansants : N'est-il pas, me dis-je, de ciels plus ravissants Et refuge plus sûr, qu'un lointain bout de terre
D'origine insulaire, au pôle, à l'équateur ? Captée comme en des rets d'azur océanique, J'en devine l'odeur ; ô île volcanique ! Là-bas, sont le mystère et le cadre enchanteur
Là-bas, ce que la nuit recèle entre ses voiles Ne saurait contrarier mes rêves les plus fous ! J'ai haute ardeur, malgré les multiples remous, À suivre l'eau et j'ai, plein les yeux, des étoiles.