Je me demande - faut-il que j'en sois surpris : Mais, d'où te vient ce long sourire frivole Qui s'élève tout là-haut - et puis qui s'envole Quand tu offres à ma bouche tes baisers fleuris ?
Divins autels où se consument les mystères, Tes baisers sont des cadeaux précieux Que je prends comme des dons des Cieux, C'est la forme vivante des plus hautes sphères
Tout l'Univers se tient dans mon âme ravie Quand un seul de tes baisers nourrit et réveille Un souvenir tiède et vaporeux qui sommeille, Et -d'une étreinte insolente- j'embrasse la Vie
Bénies soient tes lèvres, car elles sont pures ! Tes baisers se prennent ; les miens se donnent, Se soumettent à tes désirs et puis s'abandonnent Recelant en leur cœur : de voluptueux murmures
Je pourrais, pour jouir à loisir de t'embrasser : Fonder un culte à tes baisers, pour les honorer Et, rire de ta malice - que tu feins d'ignorer Ou t'aimer avec excès, sans jamais me lasser.