Chaque soir le sommeil alourdit mes paupières Mais je reste transi dans l'ombre de son seuil. Epuisé de veiller cet océan de pierres Mon esprit est captif de l'immense cercueil Où s'allonge la mort et se pleure le deuil. Les proches des défunts, me voyant impassible, En viennent à penser que je suis insensible. Ils ne peuvent savoir que depuis quatorze ans Dormir m'est devenu quasiment impossible, Alors que j'ai le cœur des braves paysans.