Je me souviens de notre enfance Quand nous montions sur le prunier, Roi de cette prairie immense. Il était grand le pigeonnier Qui dormait tout près du sentier Que nous prenions jusqu'à l'école : Moi je voulais, sans m'en soucier, Mettre une main sur ton épaule.
Et puis vint notre adolescence _N'était-ce pas le mois dernier ? _ Le désir, la peur, l'espérance, Le trac du futur bachelier Et les blocus de février Où, chantant sous la banderole, Je voulais, pour t'accompagner, Mettre une main sur ton épaule.
Puis l'autre jour une ambulance En mission dans le quartier Bouleversa notre existence. Lui le sauveur, lui le pompier, Son allure de chevalier : Tu souris à chaque parole, Il osa d'un geste droitier Mettre une main sur ton épaule.
ENVOI
Moi le témoin, j'ai dû signer ! J'ai même dû, comme c'est drôle, Afin d'accrocher ton collier, Mettre une main sur ton épaule.