Photo que les ans ont jaunie Sous le poids du Temps destructeur, Combien de fois la tyrannie De cet infâme minuteur A-t-elle effacé les visages Dans le lourd défilé des âges ? Sais-tu ce qu'ils sont devenus Et s'ils ont gardé ce sourire ? Photo, pourrais-tu réécrire Les noms de tous ces inconnus ?
Car ma mémoire est réticente A s'attabler au souvenir, A moins que, quoique encor récente, Elle ne puisse intervenir ! Parfois j'aimerais pouvoir dire A quel point je peux la maudire ! Entre témoignage et remords, Ses sursauts penchent sans justice Faisant de cette onde factice Un purgatoire de la mort !