_"Un rayon d'acier qui s'étire, Mon venin rouge se retire, Que c'est terrible et que c'est beau, Le baiser déchirant du métal sur ma peau ! Des marques troubles et crispées Comme l'ombre des fleurs que l'on a découpées Et qui pleurent ! Mon dieu ! Pourquoi tout est si peu ?
Un gouffre au milieu de mon cœur Qui m'engloutit. Je n'ai pas peur, Et c'est moi qui vais le surprendre ; Adieu la vie, adieu ! Si vous pouvez m'entendre, N'oubliez pas que j'existais, N'oubliez pas ce que j'étais. Je pars à l'autre bout de ce qu'on imagine ; Son immensité me fascine ! Je vous dis au-revoir ! Là-bas, on peut aimer D'un amour que jamais rien ne peut décimer ; Et je vais être enfin heureuse Comme le souvenir d'une ombre douloureuse En quête d'un peu d'air Dans un monde plus clair !"
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Vivre, rêver, aimer ? Des choses toujours vaines ! Chasser leurs cris sans fin, c'est chasser les démons ! Et ton corps s'écriant, en rejetant ses chaînes : "Regardez, c'est du sang qui gonfle mes poumons Et c'est du désespoir qui coule dans mes veines !"
Alors, ciel sans retour, voyant la liberté Dans le songe infini du bout de l'existence, Tu tournas ta douleur vers son éternité ; Achever l'impossible, achever la souffrance, Mais achever le Temps, le Jour ensanglanté : Renverser le silence, Renverser le silence ! 19 Mars 2006