Il est envisageable de survivre A une tornade, à un séisme, mais survivre A sa mère, est-il admissible?
A qui la faute? A l'invisible la rongeant, qui le lui ôte? A qui en vouloir? Aux billets verts faisant défaut, mouroir! Faut-il trouver un coupable? Mais est-il même palpable?
Qu'elle est cette farce qui te casse? Ce père parti sans laisser de trace? Ce lâche, sans états d'âme, sans âge? Ce géniteur peureux sans visage? Qui dépose bien trop tôt les armes? Qui piétine la mémoire de sa femme? Qui abandonne les fruits de leur amour?
Comment organiser sa vie future, Se construire un avenir sans cette structure Qu'est l'amour d'un père et d'une mère?
Une enfance perdue, dévastée, Promesse d'une vie inadaptée. Sur cette terre, est-il permis de rester...? Arrives-tu à vivre avec ce désastre, Ivre de souvenirs sous les astres? Alors, tu es un bien heureux matelot.. La mémoire enterre les lourds fardeaux Qui protège parfois l'esprit des abysses, Te garde de la folie, de la glisse... Si tentant...
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Malgré tout, des années Se sont écoulées... A tant sublimer l'absent, Vient enfin le temps
De panser,
De pardonner,
De s'ouvrir.
La roue effectue son second tour. Rimer, créer, aimer à son tour.