Cela ne sert à rien D’écrire sans devenir le loup de la carte Ou le cheval à encre de tous les jours De refaire ici maintenant L’affreux trajet de la même route.. D’écrire sans revenir à Moi A la source rare de l’orphelin de la carte D’écrire sans arriver A chambarder le monde D’écrire l’envie comme ça Sans être Poe Dans son petit New York de nos jours Ou Prévert dans son pré vert de Paris.. De gémir Et / ou de vomir Et / ou de redire, sans penser, la même bêtise : « L’art pour l’art ».. Ça ne sert à rien D’écrire sans écrire l’objet in situ Ça ne sert à rien De te harceler ainsi En escamotant ma carte : La charte d’honneur d’autrefois Ça ne sert à rien De périr petit à petit, sado-maso-chiste.. Sous le regard de mille et un clochards.. Et de faire semblant d’être tout à la fois : Poète et loup Et d’être beaucoup et rare Je doute fort De la bonne route : La bonne route ? ? : Laquelle ? Celle de Caîn et / ou d’Abel.. Qu’on connaît déjà, par coeur Depuis Adam et Eve ? Ou l’autre route de tout le monde.. Et qui ne mène jamais à Rome ? Ça ne sert à rien Ce chemin de rêve De quelques centimètres d’en-vie Ou de long.. (Si si.. Je crève de rêve, d’orgueil… D’être là.. Tout près de l’impossible Insoumi, debout D’ouvrir la porte à tout le monde Et quand je veux ..) ça ne sert à rien D’offrir la rose de toute l’allégorie De quatre chemins de rêve A tout le monde De tout refaire Avec le refrain même d’hier.