Renoncer un instant à la lumière céleste J'ai refusé de croire en mon coeur aux abois Prononcer oraisons, admirables chants funestes Adieux à tes "je t'aime", tous tes serments de bois Car tu parasitais mes discours pleins de joie Demeure désanchanté, en retournant ta veste ! Parée de mille topazes, d'organza je suis Moi ! Renoncer un instant à la lumière céleste Tes perfides couperets, tes sermons indigestes Ont eu raison j'avoue, de mon départ, tu vois Tes dédales arabesques, tes tourments manifestes J'ai refusé de croire en mon coeur aux abois Un déclin souverain, un murmure d'autrefois Chacun porte son fardeau : je ne suis point Oreste Prenant de la distance n'écoutant que ma voix Prononcer oraisons, admirables chants funestes Je m'attardais en vain ! J'ai ouï un bruit à l' Est Alors j'ai parcouru, petit chemin de croix J'ai atteint la clairière, les lutins se délestent Adieux à tes "je t'aime", tous tes serments de bois Au creux de cette vallée où chacun de mes gestes Ont un sens, un écho, et chacun de mes choix M'amenèrent en ce lieu où à présent je reste Dans la sollicitude : c'est mon voeu et mon droit Renoncer un instant...