Si seul, je me tiens, regardant devant moi Tandis que vous tendez et vos mains et vos bras Et vous charriez l'Espoir que je ne portais pas ! Si vide est le regard, en ne pensant qu'à soi
Et ces corps allongés, tous ces hommes, ces enfants De mon air pitoyable, je m'imagine déjà Au loin, tout près d'ici, une contrée nous attend Je le sais, je la vois, vous ne le sentez pas !
Même si les vents contraires irritèrent notre rage Nous sommes heureux et fiers, et j'entends que la voile Gonfle sévèrement, le début d'un orage ? Le ciel met sa voilette, se pâme devant sa toile !
Mes prunelles bien vertes, on fait bien des voyages ô mes amis mes frères, si je meurs dans un râle ! Je ne douterai plus si je vois le rivage... Enfin gôuter la joie de la dernière escale !