« Et comme je t’aime encore, tes désirs restent des ordres, Tu as mis en ma pensée un très grand désordre. Tu veux qu’immédiatement j’arrête de t’écrire. C’est vouloir qu’en moi j’étouffe pratiquement mes soupirs. Toi qui m’avais si largement ouvert ton cœur Soudain tu le fermes devant moi, oh, comme j’en ai peur ! J’étais déjà habitué à entendre tes pleurs A la lecture de tes lettres : cela n’était-ce qu’un leurre ? Etais-tu sincère dans tes lettres ardentes, Je te croyais si amoureuse, si fervente » ! Alors pendant quelques jours je me suis tu. Ma plume a séché Abasourdi, humilié, j’ai des heures entières marché, Rentré en moi, de chercher je n’ai pas cessé La raison de sa conduite qui m’a tellement bouleversée. Soit. Je ne lui écrirai plus directement. Sa demande reste pour moi un ordre, évidemment. Estomper la douleur, la déception sera mon but actuel. Je ne m’adresserai plus ouvertement à elle. Sans rapport à notre amour j’attaquerai d’autres sujets, Sujets gardés dans ma mémoire, quelque peu négligés. Ce ne sera pas facile d’agir ainsi je le sais, Mais la vie doit continuer, il faut que j’essaie. Mais dans ces moments où mes sentiments auront le dessus, Un poème exprimera combien j’ai été déçu. Et quand elle aura lu le poème publié Elle comprendra combien je ne l’ai pas oubliée. C’est ainsi que j’espère, par un repris de conscience Elle reviendra à elle, à moi, question de patience