La Lune
Belle Lune, tu es pleine mais faible est ta lueur.
Un nuage te voile : est-ce la honte ou la pudeur ?
Est-ce par honte d’avoir éclairé sur notre bas monde
A l’encontre de ta volonté tant d’horreurs immondes ?
Est-ce par pudeur de ne pas dévoiler ton indifférence
Des maux et des cruautés malgré ce que le poète pense ?
Mais non, le nuage est passé, je te vois reparaître
Pleine, nue, sereine pour voir un nouveau jour naître.
Tu es l’astre que je puisse voir grands ouverts les yeux,
Affichant des paysages montagneux mais pas moins mystérieux.
Je n’oublierai par ces nuits sombres où j’étais embusqué,
J’attendais ta montée pour augmenter ma sécurité.
Tu me permettais alors à mes alentours de voir
Ce qui pouvait être un ennemi caché dans le noir.
Blotti dans mon trou, devant moi mon arme,
Je n’attendais que toi pour calmer mon alarme.
Combien de guerres as-tu vu de là haut sur notre globe,
Que de malheureux, mais en vain t’ont attendue jusqu’à l’aub
Combien de crimes, de viols as-tu vu depuis la nuit des temp
Sans avoir jamais essayé d’intervenir pourtant.
Mais aussi combien de grands amours as-tu vu fleurir,
Des promesses pleines d’espoir, dans l’ombre, des sourires.
Les heureux t’ont grondée de les avoir vus et écoutés,
Ils voulaient garder leur secret mais aussi leur intimité.
Un couple d’amoureux vogue sur le lac en silence
Et toi tu éclaires son trajet écoutant ses confidences.
Bien que sur ton sol, à poser le pied l’homme ait réussi,
Tu n’as rien perdu ni de ton mystère ni de ta beauté aussi.
Il y a des jours où tu deviens croissant très haut dans le c
Petite, ridicule il ne te manque qu’un polichinelle,
Assis sur ta courbe, un pied pendant, l’autre sur toi plié,
D’une main se retient, de l’autre porte les doigts au nez.
Son sourire moqueur semble nous défier de l’atteindre,
Ta lueur lui suffit pour éclairer son chemin sans rien crain
De là haut la Lune paraît plus que jamais insouciante
De nos maux, de nos malheurs. Tout à fait indifférente.
Un jour la Terre deviendra chauve par la bêtise de l’homme,
Notre instinct de destruction nous y pousse en somme.
Tu continueras à tourner autour d’un astre mort,
Un astre sans vie que l’homme aura tué sans aucun remords.
Mais toi, tu resteras indifférente, imperturbable
A notre sort très sordide, ce qui sera très probable .
Très tôt ce matin je t’ai vue et de ta face pleine
Tu m’as souri et souhaité une journée sereine.