Oiseau qui voles, au bec rouge Qui te coules dans l’air immobile, Vers ce lent azimut, Au long d’un nuage qui s’effrite, Sans voir même qu’il bouge.
Quel est ton lointain but, Image que l’on sait facile, Qui te pousse ainsi de l’aile Vers ces orientes, l’allure agile, Dont l’or est l’être et le salut ?
Es-tu guidé, là, vers elle ? L’eûsses-tu jamais su ? Que ce levant est ton mythe Quelque si beau qu’il fût, Comme le saut d’une gazelle.
Tant, dit-on, que bien trop vite Notre monde va, et bien qu’elle Toujours pareille reste, La terre noire, blanche si belle, Plus pure que sera la callite.
L’oiseau, aussi leste Sur le nuage gris qui s’alite Dans son manteau ouvert Qu’aurait pu peindre Magritte, Ne montrant ni cape ni veste.
Ne suis-je le Galant vert À l’haleine funeste Ou le grand Soleil Dont le souvenir reste En son palais grand ouvert.
Jamais de vermeil Ce ne sera moi, si cher, Veuille être comme l’oiseau Dont l’allure si loin À nul titre n’est pareil.