Blandine et ses larmes volent maintenant vers leur destin. Pauvre Blandine, qui a tant espéré ce matin Que l’ignominie en lui passant les menottes a fait éclater Comme son abandon du monde entier dans sa lâcheté !
Blandine en larmes a vu poindre son dernier matin Pauvre Blandine, qui n’ignorait rien de son destin. Que le pouvoir joint au vice, imperturbables, ont fait tuer Et son arrestation ignoble, oh belges ! dans cette brutalité
Blandine en larmes a rejoint précoce son triste destin. Pauvre Blandine, qu’on viole au petit matin. Que la soldatesque libride a fait exploser Comme sa révolte devant la servilité.
Blandine maintenant flotte au gai matin Pauvre Blandine, sur le grand fleuve de ton destin Que les crocodiles auront vite fait de dépouiller Ce que ton corps joli avait offert avec sensibilité.
À Blandine Masuaku, Zaïroise, Héroïne malheureuse de la lutte contre les dictatures et La lâcheté personnelle et administrative qui les favorise. Vit-elle encore ? Écrit en 1996, 2001.