Je veux retenir le temps Pour la durée de l’éternité Elargir l’espace des vents Aux confins de l’univers Par-dessus le front de l’été Au-delà des rondes d’hivers, Et par dessus le ciel si bleu Car tu es là, au coin de mon feu.
Je veux retenir le jour Et garder sa couleur pastel Pour en peindre l’alentour Au devant de la prochaine nuit Dont je perçois déjà l’appel Me disant que le temps fuit Et par dessus le ciel si bleu Car tu es là, au coin de mon feu.
Je veux retenir les nuées Dans leur galop devant l’auster Pour se cacher aux nuitées Derrière les derniers horizons Là où reposent parfois l’aster Le coquelicot et les chatons Et par dessus le ciel si bleu Car tu es là, au coin de mon feu.
Je veux retenir les eaux Claires, troubles, blanches, vertes, Bleues, où boivent les troupeaux Au détour de la dernière estive Au pied de ces pentes ouvertes Dévalant de notre montagne vive Et par dessus le ciel si bleu Car tu es là, au coin de mon feu.