Tu as eu peur de te voir changée en poème. Pourtant, je t’assure, tu seras restée la même. Toute cette nuit où nous nous fûmes rejoints Ose espérer qu’elle ne comptera pas en moins. L’aube s’est fait attendre, toi dans le fauteuil, Engoncée dans ce plaid aux couleurs de ton œil, Parlant de tout, de rien, de ton avenir, demain, Tandis que je préparais le café propice à ta main. Tu restais là, apparemment heureuse et rassurée, Dans cet écrin où tu te muais, déesse en diaprée. Soudain, notre éternité s’est muée en ce moment Brutal où tu es passée à la gauche du montant De la porte, pour t’évanouir et te revoir jamais.
Tu as eu peur de te voir écrite sur papier en poème, Mais voilà c’est fait ! peut-être ne le liras-tu même ? Ton visage si fin, aux yeux d’améthyste et d’or, Restent gravés dans cet espace où tu fus reine alor. Je les ai devant moi à chaque fois que je croise Le son de ta voix au charme de chatte d’armoise Rentrant ses griffes frappées d’ambre et d’acier, Me revient aux oreilles, à travers ce chant altier De la journée qui s’écoule entre les mots de papier.