Tes mains sont les déferlantes qui courent sur mon corps De leurs galops croisés ne souffrant d’aucuns temps morts. Elles attaquent des plages plus secrètes à leur ressac Sous lequel je me tends comme une tige sur l’ubac. Je souque mes bras dans ta houle sous l’effort, Mais leurs crêtes altières et mûres ourlent le fort Sous ton frais je file l’erre que tes œuvres imposent En travers de tes rouleaux je tape au cul et boule Pivotant sur le fil de mon étrave qu’ils opposent Je laisse battre mes œuvres vives par ta houle Elle s’acharne sur mes flancs morts en battoire Fouettant leur lisse usant de hauban et pantoire Jusqu’à ce que dalots submergés je décale le tillac Où tu viens trôner rayonnante en déesse de Karnac.