Tu as bien raison de chanter et de vivre ! Sur ton dos « ce çà » à décrocher ou suivre, Tu accroches le regard biaisé des étoiles. Tu dénoues chaque note de ces fines toiles Que tes longs doigts fins repliés et délicats Recherchent avec soin, fièvres ou éclats Comme sur une dentelle de ta grand’mère Blanche et organdie que ton œil bleu gère. C’est ainsi que tu nous guides de l’An Mil Jusqu’à nos jours, de l’été aux frimas d’Avril, Princesse des mélopées assourdies des Gueux Et des complaintes soupirantes des amoureux. Puis tu rentres à travers ce vaste champ sombre De la nuit juste née et de ses voiles d’ombre. Dans ce dédale des pavés nitescents qui mènent De la Grand’Place à cette rue inconnue en –Ven, Ce sillage clair-obscur de mille ans te suit Sous la complice de la lune recouverte qui luit.