Un jour qui passe et tombe et ne reviendra plus, Lourd à lui seul du poids de toute une année. Le sablier s’arrête, suspendant son chant chuinté L’orbe des astres marque la pause de l’éternité. Le sentiment est ainsi étrange de voir se fondre Le temps passé et le temps à venir, le présent prendre Tout l’espace autour de nos pieds, jusqu’à l’herbe Et pour soudain traverser, surpris, l’instant imberbe.
Traversée, l’heure dite, du dernier seuil de l’an suivant, C’est franchir d’un seul bond toute la durée d’un instant Où basculent soudain le décompte d’une tranche de la vie À jamais soldés, ni retour ni repentir possible, à la scie Nous jetons en arrière le regard inquiet de celui qui doute De tout et de lui-même, mais ce qui est fait gagne la soute Durant le restant du voyage ! Désormais, pris est plus ! Ne reviens jamais sur le passé : la page est tournée !