Tu es la fille du glaive et la mère du tombeau. Là où toi tu es passée tout n'est que désespérance. L'âpreté du péché, oui, c'est la douceur de ta peau, La perfidie de ton regard, ta froide arrogance.
De ta triste moisson repue, au hasard tu musardes, Et friande de pleurs aussi, tu t'abreuves de chagrin. Du poète tu bois le sang amer, et goguenarde, Des malheureux qui t'ont aimée tu méprises le destin.
Mais un beau jour, ce jeune corps qui fait ta pauvre gloire Ne sera plus qu'un lamentable assemblage de maux, De molle chair désséchée et de froissures sans espoir. Alors les remords, lentement rongeront ta vieille peau.